L’équipe artistique
Comédiens:
Lara Al Jamal (en alternance)
Xavier Andrieu
Antoine Bargel
Dylan Bourguignon (en alternance)
Bertrand Bouteilles (en alternance)
Louis-Marie Clouet
Camille Combes-Lafitte
Marie Couvreur (en alternance)
Nathanaël Dupré la Tour
Claudia Fritz (en alternance)
Pierrick Geeraert
Eve Gollac (en alternance)
Hortense Hamel
Tanguy Josse (en alternance)
Arnaud Milanese
Aurore de Neuville
Julien Perlat
François Perrin
Thomine de Pins (en alternance)
Agathe San Juan
Fabrice Tabernat
Adaptation et mise en scène:
Camille Combes-Lafitte
Musique:
Arnaud Desvignes
Musicien:
Arnaud Desvignes
Costumes:
Claude Boulant-Vacher
Mai Nguyen
Décors:
Charlotte Hamel
Amélie Gagnot
Machinerie:
Pierre Teitgen
Yann Morin
Lumières:
Yann Morin
Affiche :
David Meulemans
Photos :
Cyril Minoux
Un travail d’adaptation et d’improvisations
Ce projet se situe dans la continuité d’un stage d’improvisations ayant eu lieu du 10 au 19 juillet 2000. Le travail mené n’utilisait pas une adaptation existante du roman (comme celle d’Albert Camus), ou un texte écrit à l’avance. L’idée était de passer directement du roman à la scène, de traduire le roman par des moyens proprement théâtraux. Le travail d’adaptation des romans de Dostoïevski ou des récits de Kafka, effectués lors du stage, nous ont convaincus qu’une adaptation trop mot à mot est décevante, incapable de retranscrire l’atmosphère, la force d’un roman. En travaillant même le roman sans passer par une adaptation écrite préalable, les comédiens donnent vraisemblablement la vision la plus juste et la plus synthétique des personnages. Un texte autre que le roman lui-même risque de brider l’imagination des comédiens, en ne lui offrant que des réductions de personnages, et non les personnages eux-mêmes, dans toute leur complexité.
Aussi, les deux premiers mois de répétition sont-ils consacrés aux improvisations des comédiens, à partir du seul roman. C’est le moment privilgié de créativité des comédiens. La démarche est celle d’une troupe, collective, en développant d’abord une matière la plus riche possible, en faisant confiance à l’inventivité des comédiens. Par le jeu, par les improvisations sur le plateau, les solutions sont trouvées, par les comédiens, aux problèmes que pose l’adaptation d’un roman à la scène. Durant ce temps d’improvisations, les relations, l’écoute entre comédiens se mettent en place.
En second lieu, le soutien musical est primordial. C’est lui qui donne le ton aux comédiens, qui plonge l’auditeur dans une forme d’intériorité proche de celle de la lecture du roman. Pour Les Démons, l’élément musical est décisif : il oblige à pousser l’expressivité du comédien le plus loin possible, en arrachant l’auditeur, spectateur ou comédien, à la vie courante. Cet expressionnisme permet d’atteindre la dimension de drame du roman Les Démons. Le rôle du pianiste est central : il improvise à partir de thèmes prédéfinis, en fonction de la situation et des personnages. Les comédiens dans leurs improvisations doivent suivre cette ligne musicale autant que la ligne du roman.
C‘est alors seulement que les comédiens intègrent les costumes et le maquillage. Cette étape est aussi délicate que les précédentes, car les costumes et le maquillage ne doivent pas étouffer le jeu, mais le servir. Les sources d’inspiration pour les costumes sont les mêmes que pour la musique : les premières formes de l’expressionnisme. Nous utilisons principalement des peintures d’Edvard Munch, mais aussi des gravures de Gustav Klimt, et certaines oeuvres de Van Gogh proches de Munch. Les costumes sont donc choisis dans des teintes plutôt sombres et unies. Les costumes noirs, les chapeaux melon, les casquettes, les chemises blanches forment la base réaliste de nos costumes, renvoient au XIXème siècle russe, mais les teintes colorées et unies tâchent de leur donner une dimension plus poétique et métaphorique, semblable à celle des peintures citées : violet, vert, orange foncé, jaune foncé, bleu marine.
Enfin, les dialogues, la parole n’interviennent qu’en dernier, comme le condensé de la matière réunie à partir du roman, des situations, des personnages, de la musique, des costumes et du maquillage.
Au bout de ces deux mois d’improvisations toute la matière qui servira au spectacle doit être réunie. Le metteur en scène présente alors la distribution et le texte de l’adaptation, effectués à partir des improvisations des comédiens. Le texte est écrit, car, au même titre que les costumes ou la musique, les comédiens ont besoin d’une base littéraire solide qu’ils puissent exprimer. En outre, la somme des improvisations effectuées doit obtenir une unité, non seulement de matière, mais de forme. Encore une fois, on ne se contente pas de rassembler une matière, mais de la canaliser, de donner un concentré le plus intense possible des improvisations en un texte écrit.
Les représentations
Les Démons ont été joués 6 fois :
- au Théâtre de Jussieu, à Paris, les 28, 29 et 30 mars 2001
- à l’Espace Paris-Plaine, à Paris, le 26 avril 2001
- au Festival de Gap, le 27 mai 2001
- au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, à Paris, le 13 juin 2001